Arrivée à Marrakech en 🚂 avec une correspondance à la gare de Casablanca. Au total 5 heures et demie où nous avons traversé des paysages très rocailleux et désertiques. Des cultures de 🌵 ou d'oliviers sont exploitées ici et là au milieu de nulle part. Assez étonnant.

Au sortir de la gare l'ambiance bouillonnante et rouge de la ville est donnée. C'est un tourbillon de couleurs et de bruits qui nous happe. Nous partons en taxi jusqu'à la Douiria où nous logerons dans la médina. Le terme Douiria signifie littéralement « petite maison » en arabe. Elle était autrefois souvent rattachée aux grandes demeures ou riads historiques et servait de résidence pour les invités ou les membres proches de la famille.

Quelques photos avant notre arrivée:

La "Perle du Sud", est l'une des destinations touristiques les plus prisées du Maroc. L'année 2024 a été une année record avec 4 millions de touristes accueillis et originaires des quatre coins du globe. 🌍

Marrakech, la Ville rouge

Située au pied des monts de l’Atlas, Marrakech est également connue comme « la Ville Rouge » en raison de ses remparts en terre ocre. Ils mesurent environ 19 kilomètres de long et sont percés de 22 portes (appelées « bab » en arabe) qui témoignent de l'évolution de la ville. Construits à l'initiative d'Ali Ben Youssef en 1126, ces murs en pisé d'argile et de chaux sont également flanqués de nombreuses tours.

Séjourner à Marrakech c'est déambuler dans les ruelles sinueuses de la médina, explorer les souks remplis de couleurs 🌈et de parfums ou être surpris par l'effervescence de la place Jemaa el-Fna.

La Koutoubia : l'emblématique mosquée

Elle est l'un des symboles les plus reconnus du Maroc. Datant du XIIe siècle, cette mosquée majestueuse a été construite sous la dynastie almohade et tire son nom des "koutoubiyyin": les marchands de manuscrits qui travaillaient à proximité.

Avec son minaret élancé de 77 mètres, visible à des kilomètres, la Koutoubia est un repère incontournable et un lieu de culte actif pour les habitants. Son accès est réservé aux musulmans.

Le minaret de la Koutoubia a servi de modèle aux architectes de la Giralda de Séville et de la Tour Hassan de Rabat.

Les jardins qui l'entourent offrent un espace paisible pour admirer son architecture. C'est un lieu de pause populaire dans la médina.

La koutoubia se trouve à 200 mètres de la Place Jeema El Fna, en passant par le Trek El Koutoubia où stationnent l’ensemble des calèches de Marrakech.

A quelques pas de la Koutoubia se trouve le Mausolée ou Darih de Zahra El Kouch (1610), connue pour sa sainteté et son érudition. Surnommée la🕊️ Colombe de Marrakech, ce mausolée est devenu un lieu de pèlerinage depuis son enterrement au 18^e siècle. Elle est un symbole pour les femmes à Marrakech.

La Koutoubia jouxte sur sa droite l'ancienne mosquée (frappée de déconstruction pour non alignement sur la Mecque).

Les Prières chez les Musulmans

Marrakech compte 360 mosquées.

Un musulman doit accomplir cinq prières quotidiennes obligatoires (lsalat) à des moments précis de la journée, de l'aube à la nuit. Ces cinq prières sont : Al-Fajr (à l'aube), Adh-Dhouhr (au milieu de la journée), Al-'Asr (en milieu d'après-midi), Al-Maghrib (au coucher du soleil) et Al-'Ichâ' (dans la nuit).

Ces moments de prière sont conçus pour rappeler aux croyants leur lien avec Allah et pour structurer leur journée autour de la spiritualité. Les prières sont accomplies en direction de la Kaaba, située à La Mecque.

Nous logions près de la mosquée Ben Salah. Les cigognes font partie intégrante du paysage de la ville. Ces oiseaux sont souvent aperçus perchés sur les remparts de la médina ou les minarets.

La vibrante place Jemaa el-Fna : Une expérience unique de nuit comme de jour

En 2001, Jemaa El Fnaa a été désignée Chef-d’œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité par l’UNESCO. C'est un lieu incontournable pour tout visiteur de la ville. À la tombée de la nuit, la place se transforme en un théâtre à ciel ouvert, où les stands de street food prennent vie, offrant des spécialités marocaines (tajines, brochettes, soupes, ... et même des 🐌). Musiciens, conteurs et danseurs envahissent les lieux.

De jour, l’esplanade s’anime avec des marchands de jus de fruits frais, des charmeurs de 🐍et dresseurs de 🐒, des vendeurs à la sauvette qui captivent l’attention des passants. Les animaux, maltraités, sont source de revenus pour leurs maîtres (pas de photo sans payer).

Les stands tubulaires des restaurateurs du soir sont transportés tous les jours à mains d'hommes.

Les Souks: vous vous y perdrez certainement 😁

Chacun sa méthode pour arpenter les presque 3000 derbs (ruelles). Il y a ceux qui s'y baladent avec un plan (avoir de bons yeux et quand même un bon sens de l'orientation), ceux qui utilisent leur GPS (encore faut-il avoir du réseau) et les plus téméraires qui (vaille que vaille) s'y jettent tête baissée.

La vingtaine de souks sont couverts et répartis par corporation: artisans du cuir, bijoutiers, ébénistes, vendeurs de tapis, de poteries, d’épices, d'artisanat traditionnel... Il y fait chaud. Vous pourrez parfois vous retrouver à l'arrêt ou être amené à éviter un ORNI, une mobylette ou une charrette tirée par un âne.

Dans les souks, la négociation n’est pas seulement une transaction, c’est un dialogue, une rencontre, et parfois, une belle tranche de rigolade. Evidemment ne jamais être offensant et proposer un prix dérisoire. Les artisans sont, pour certains, des artistes doués d'un grand sens esthétique. Nous avons pu admirer de magnifiques pièces dans toutes les corporations. Une grande partie des articles sont faits sur place dans les arrière-boutiques.

Il est conseillé de ne pas les visiter le vendredi après-midi, jour de prière, car de nombreuses boutiques sont fermées (de 11h à 15h ou 16h).

La Place des Épices : Voyage au Cœur des couleurs

Elle se trouve au cœur des souks et non loin de la Place Jemaa el-Fna. Son nom original est "Rahba Kedima". Les nombreux marchands qui y vendent des épices et des plantes médicinales (capsules d'œufs de raies qui soignent l'eczéma nous a t'on dit 🤔) ainsi que des souvenirs plus classiques (notamment en vannerie) ou des animaux (tortues terrestres 🐢, caméléons).

Une alternative aux Souks : l'Ensemble artisanal de Marrakech

Si l’effervescence des souks de Marrakech peut paraître intimidante (ou fatigante 🥵), l’Ensemble artisanal offre une alternative idéale pour découvrir l’artisanat marocain dans un cadre calme et organisé.

Cet espace regroupe des artisans locaux talentueux, spécialisés dans des métiers traditionnels tels que la poterie, le tissage, la maroquinerie ou encore la sculpture sur bois. Ici, on peut non seulement admirer des pièces authentiques et de qualité, mais aussi observer les artisans au travail.

Avec des prix affichés, l’Ensemble artisanal permet de faire ses achats sans la nécessité de marchander (pour un prix parfois moins élevé qu'aux souks), tout en soutenant directement les créateurs.

La place des Ferblantiers à l'entrée du Quartier du Mellah

Le Mellah (“sel” en hébreux et arabe) est l'ancien quartier juif. Sur la trentaine de synagogues présentes autrefois il n'en reste aujourd'hui plus que 2.

La Place située à l'entrée du quartier du Mellah est comme sa grande sœur piétonne mais plus intimiste et offre un havre de tranquillité (comparativement 😉). Auparavant spécialisée dans la ferblanterie, la place n'en a plus que le nom. Les artisans ont laissé place aux petits cafés et restaurants.

La Reconstruction de Marrakech

La ville fait face à des défis nécessitant des efforts constants de préservation de ses ressources (notamment due au tourisme de masse) et de reconstruction. Un séisme en 2023 a causé des dégâts considérables, affectant de nombreux bâtiments, routes et services essentiels. Des initiatives ont été mises en place pour restaurer ses sites historiques, réparer les infrastructures et revitaliser les quartiers touchés par l’usure du temps ou le tremblement de terre. Des étais de soutien de murs de maisons inhabitées (ou non) sont présents dans toute la ville. Des trous géants remplis de gravats remplacent des maisons détruites. Cela est très impressionnant pour nous qui vivons dans un pays où la réglementation est omniprésente (en comparaison à bon escient ... ). La pollution étouffe les marrakchis, la qualité de l'air sur tout notre séjour a été TRÈS mauvaise. Le pot catalytique n'existe pas ici, ni les véhicules électriques. Les gaz d'échappement des véhicules et mobylettes dans les allées piétonnes sont respirés par tous toute la journée.

Les riads : havres de paix cachés

Ces maisons traditionnelles, souvent situées dans la médina, se distinguent par leurs patios centraux, souvent agrémentés d'une fontaine ⛲et/ou d'un jardin. Leurs détails décoratifs et architecturaux sont raffinés avec des zelliges, des plâtres sculptés ou encore les boiseries colorées.

Il est d'ailleurs surprenant qu'au détour d'une ruelle sombre ou agrémentée d'étais se trouvent de magnifiques demeures réservées bien souvent aux touristes qui ont été reconverties en chambres d'hôtes, spas, restaurants, salons de thé ou salles d'expositions ...

Découvrir le Quartier de Guéliz à Marrakech

Le quartier de Guéliz en comparaison à la médina est une vitrine de la modernité. Connu pour son architecture d’inspiration européenne, ce quartier est un mélange d'ambiance cosmopolite et de traditions marocaines. Guéliz regorge de boutiques, de galeries d’art, de restaurants modernes et de cafés animés. Avec ses larges avenues bordées de palmiers et ses espaces culturels comme le Jardin Majorelle, ce quartier doit être visité si le séjour à Marrakech le permet. C'est un autre visage de Marrakech, loin des ruelles sinueuses où deux populations ne se croisent guère.

Le Comptoir des Mines à Guéliz : galerie d'art renommée en accès libre

Ce magnifique bâtiment emblématique de style art déco offre un espace d’expression artistique unique. Initialement conçu comme un siège industriel, il a été transformé en une galerie contemporaine qui met en lumière des artistes locaux et internationaux.

Nous avons été transportés par les œuvres exposées, audacieuses et poétiques.

Le Jardin Majorelle : tranquillité et esthétisme pur

Situé également à Guéliz, il est un havre de paix et d'inspiration. Créé par le peintre français Jacques Majorelle, ce lieu est connu pour ses allées ombragées, ses plantes exotiques et son emblématique "bleu Majorelle", un bleu cobalt éclatant.

Le peintre en 1923 acquiert une parcelle et y crée un jardin botanique inspiré des oasis et des jardins islamiques. Il y fait construire une villa-atelier de style mauresque et commence à y planter des espèces végétales venues des quatre coins du monde. En 1937, il peint la villa en "bleu Majorelle", une couleur qui deviendra emblématique. Après la mort de Majorelle en 1962, le jardin est laissé à l'abandon.

Le couturier Yves Saint Laurent et Pierre Bergé le rachètent en 1980 pour le sauver avant qu'un projet de complexe hôtelier n'aboutisse, faisant de cet espace un bijou 💎.

Le Palais de la Bahia : « le Palais de la belle ».

Ce vaste complexe, situé dans la médina, s'étend sur huit hectares, et a été construit en 1880 pour abriter le grand vizir Si Moussa et son harem. Il a ensuite été agrandi à la fin du XIXe siècle par son fils et successeur, Ahmed Ben Moussa.

Le nom « Bahia » signifie en arabe « la brillante » ou « la belle ». L'attribution de ce nom fait l'objet de deux théories :

En l'honneur de sa favorite, le vizir aurait fait construire cette somptueuse résidence en hommage à celle qui portait le surnom de Bahia 👸🏽.
Une autre hypothèse, plus simple, est que le palais a reçu son nom en référence à sa beauté et à sa magnificence.

Il est possible que les deux théories se complètent, le vizir ayant voulu créer un palais digne du surnom de sa femme préférée ❤️‍🔥.

Le palais est composé d'environ 150 pièces, de cours intérieures et de vastes jardins. Il combine divers riads internes. On y trouve des mosaïques complexes, des carreaux colorés, des plafonds en bois de cèdre sculpté et des murs en stuc finement ciselé, témoignant du savoir-faire artisanal marocain.

Le palais est littéralement pris d'assaut et c'est une procession de touristes qui s'y rendent chaque jour.

La Maison de la photographie et le Musée de la musique : agréables surprises

Le Musée de la Photographie 📸 dévoile une collection impressionnante de clichés historiques, mettant en lumière le Maroc du XIXe et du début du XXe siècle. À quelques pas de là, le Musée de la Musique célèbre les traditions musicales marocaines avec des expositions d'instruments rares et des parures utilisées lors de cérémonies 🕺. Les deux lieux offrent un voyage à travers le temps et les cultures: pour découvrir l'âme artistique et musicale 🎵 de cette ville surprenante.

Excursion dans le désert d'Agafay : Une Oasis de Sérénité

Loin du tumulte de la ville, à une heure de route au Sud-Ouest de Marrakech, le désert d'Agafay offre une escapade au cœur d’un paysage aride. Contrairement aux dunes de sable du Sahara, ce désert est formé de collines rocailleuses et de plateaux aux teintes dorées. La beauté y est pure et minérale, le silence apaisant.

Le Barrage de Lalla Takerkoust (ou Lac Cavagnac: en référence à l'ingénieur français qui a participé à sa construction).

Construit entre 1929 et 1935, il a plusieurs fonctions essentielles pour la région de Marrakech et sa plaine environnante:

Irrigation de la plaine du Haouz : terres agricoles situées autour de Marrakech, favorisant ainsi le développement de l'agriculture locale.
Rôle crucial dans l'approvisionnement en eau potable de Marrakech et ses environs.
Production d'énergie hydroélectrique pour la région.
Activités nautiques et de loisirs

Les oasis de verdure dans Marrakech : Le Cyber Parc et Le Jardin Secret

La chaleur, le bruit de la ville obligent à la recherche de calme et de fraîcheur. Marrakech offre des jardins paisibles où l’on peut échapper à l’agitation de la médina. Parmi eux, le Cyber Parc et Le Jardin Secret.

Le Cyber Parc (gratuit), également connu sous le nom d’Arsat Moulay Abdeslam, avec ses allées bordées d'oliviers et d'arbres fruitiers (citronniers, pamplemoussiers, grenadiers) il offre une expérience apaisante (très peu fréquenté étonnamment).

Le Jardin Secret (payant), niché au cœur de la médina, est marqué par une architecture islamique raffinée et des plantes exotiques soigneusement sélectionnées.

Le Street Art à Marrakech

La scène du street art est en développement et gagne en visibilité, bien que la ville ne soit pas encore considérée comme une capitale mondiale de l'art urbain comme d'autres métropoles. On y trouve en se donnant la peine de lever les yeux les œuvres de talents locaux.